La présence d'une villa gallo-romaine dans la zone dite « la Grande Romaine » laisse supposer que l'étymologie de Lésigny est due au nom du propriétaire romain Licinus qui y possédait un domaine.
L'abbaye d'Hyvernau et l'abbaye de Monthéty (1167) se partagent un temps le territoire communal, avant que l'abbaye de Monthéty, quelques décennies plus tard, ne cesse ses activités.
Vers 1170, la foire annuelle de Monthéty, dédiée à la Vierge de septembre, est instituée. Après la fermeture de l'abbaye de Monthéthy, elle passe sous l'autorité de l'abbaye d'Hyvernau. Elle connait alors une certaine importance et passe sous l'autorité, en 1797, de la commune voisine d'Ozoir-la-Ferrière.
La source « miraculeuse » dont l'eau avait depuis toujours guéri la fièvre se trouvait pourtant sur le territoire de Lésigny (confirmation du nouveau cadastre en 1809). Mais les protestations lésigniennes sont restées sans effets.
L'existence de la paroisse de Lésigny est reconnue, en 1386, avec la présence d'un curé officiant dans l'ancienne chapelle. Cette chapelle est remplacée par l'église actuelle, consacrée en 1523 par François de Poncher, évêque de Paris et fils de Louis de Poncher, secrétaire et trésorier du roi François Ier, lequel finance la construction de cette nouvelle église, qui conserve des éléments de l'ancienne chapelle. Il achète des terres à Lésigny en 1508 et lance la construction d'un château de style Renaissance en remplacement du vieux château médiéval cerné de douves (les documents concernant l'ancien château de Lésigny n'ont pas été retrouvés).
LE CHATEAU DE LESIGNY : Un château renaissance
Comme l’église, le château de Lésigny a été construit à l’époque de la renaissance sur l’emplacement d’une ancienne forteresse médiévale entourée de douves et dont on ne sait presque rien.
Sous le règne de François 1er, la terre et le fief de Lésigny appartiennent à Louis de Poncher, secrétaire du roi depuis 1482, puis général des finances et trésorier de France.
Des propriétaires illustres : De succession en succession il appartient à la famille Pierrvive et reçoit la visite de la reine Catherine de Médicis en 1573.
A la suite d'un procès entre les héritiers, le château est mis en vente par adjudication et acheté en 1613 pour 95 000 livres par Léonora Dori, dite la Galigaï, épouse de Concini, futur maréchal d’Ancre et proche de Marie de Médicis.
Elle entreprend de grands travaux d'embellissements, aménage une orangerie, des jardins et fait construire la chapelle consacrée en 1615.
Marie de Médicis vient en visite à Lésigny en septembre 1613. Puis la roue de l’histoire tourne, les Concini tombent en disgrâce en 1617.
Concini est assassiné dans la cour du Louvre le 24 avril 1617 et Léonora, jugée pour sorcellerie, est exécutée en place de grève le 8 juillet.
Leurs biens sont confisqués et donnés à Honoré Charles d’Albert de Luynes, favori de Louis XIII. Le duc de Luynes continue les embellissements du château, notamment pour les jardins et les pièces d’eau.
Il décore une chambre en l’honneur du roi : on note plusieurs visites de Louis XIII.
En 1649, le château subit de grands dégâts pendant les troubles de la Fronde opposant les partisans du roi à ceux du parlement.
Le château est ensuite mis en vente plusieurs fois.
En 1793, la duchesse d’Orléans (épouse de Philippe Egalité et mère du futur roi Louis-Philippe) succéda duc de Bourbon-Penthièvre.
En 1798, c’est la confiscation et la vente comme bien national.
Acheté et revendu plusieurs fois le château est acquis en 1822 par Charles Archdéacon qui sera maire de Lésigny en 1832.
Il restera dans la famille et s’y transmettra de mère en fille durant près d’un siècle et demi.
Les temps modernes En 1958, Jacques Lacroix, cofondateur du studio Harcourt, achète le domaine et mène pendant quinze ans de nombreux travaux de restauration : bâtiments, plafonds, charpente et couverture, jardins à la française.
Lors de la revente en 1973, le mobilier est vendu aux enchères et dispersé.
Après dix années d’abandon, et l’amputation de 15 hectares pour le tracé de la Francilienne, le parc et le château sont rachetés par M. Magnus.
Il n’est plus habité mais sert de lieu de réception et de tournages (cinéma et télévision). Il est régulièrement ouvert à la visite lors des journées du patrimoine.
L'EGLISE
Saint Yon, prêtre et martyr, peut-être disciple de saint Denis, fut martyrisé au lieu qui porte son nom près de Châtres (actuelle Arpajon) à une époque incertaine (3è siècle?). Selon les époques sa fête a été placée au 5 août ou au 22 septembre.
L'église se compose d'une nef unique à deux travées et d'un cœur terminé par une abside à trois pans avec trois fenêtres murées, le tout couvert de croisées d'ogives. A droite du cœur s'ouvre la chapelle seigneuriale carrée éclairée par deux fenêtres. Malgré la présence de croisées d'ogives, l'ensemble du décor est de style Renaissance. Les portes ont conservé leurs vantaux du 16è siècle. Le clocher octogonal et sa flèche s'appuient sur le milieu du bâtiment, disposition unique dans la région de style tourangeau. Le cœur de l'église est garni de lambris et de stalles (début 18è) et d'un grand retable (milieu 18è style rocaille) provenant de l'église de l'abbaye d'Hyverneau et installés en 1790. Les cloches d'origine ayant été fondues à la Révolution, la cloche actuelle, baptisée en 1735, provient également de l'abbaye. La sacristie a été construite au 17è siècle. Il est probable que dès le 12è siècle il y avait une église à Lésigny, ce qui est certain, c'est qu'il y avait un curé en 1386. Mais la charmante église actuelle ne remonte pas aussi loin; elle fut élevée sous François 1er à l'instigation de Louis de Poncher, trésorier du roi et qui avait acheté la terre de Lésigny en 1508. Elle fut concacrée en 1523 par François de Poncher, fils de Louis et evêque de Paris.
Les seigneurs suivants, Pierrevive et Concini, ne laissèrent pas de monument ou fondation dans l'église.
En 1647, le Duc de Luynes fit faire une restauration complète; le maître autel fut reculé et l'on trouva à cette occasion les reliques qui y avaient été déposées en 1523. Il fit exécuter la chaire, un retable remplacé plus tard par celui d'Hyverneau, et fit également construire la sacristie.
En 1653, l'archidiacre de Brie trouva l'église bien ornée et remarqua qu'elle n'avait pas été pillée pendant les troubles de la Fronde, au contraire de nombreuses autres de la région.
De 1668 à 1690 sous l'administration du curé Divry, l'église fut entretenue et décorée avec le concours de généreux donateurs.
En 1800, les arbres du parvis sont remplacés par 12 tilleuls actuellement en place.
En 1822 fut construite une prison-refuge derrière l'église; elle fut démolie vers 1970.
En 1620, la pendule offerte par Mme de Crévecœur est installée dans le clocher.
L'église a fait l'objet d'une restauration (maçonnerie et vitraux) entre 1997 et 1998.
L'ABBAYE D'HYVERNEAU
La fondation de l'abbaye d'Yverneau est un sujet de controverse historique : selon les archives du 18è siècle, elle aurait été fondée par Saint-Louis, roi de France en exécution du testament de son père, Louis VIII et grâce à la vente de joyaux de la couronne. Cependant, si elle a bien reçu une dotation royale à cette époque, sa fondation initiale est légèrement antérieure (aux environs de l'an 1200). Différente de Monthéty à l'origine, elle lui succéda ce qui ajouta à la confusion. Elle dépendait de l'ordre des Chanoines réguliers de Saint-Victor, ordre érudit qui eut longtemps la faveur des rois de France.
Les bâtiments primitifs étaient imposants : une église en croix latine (avec transept) de 26 toises de long (environ 50m) et 9 toises de haut, des voûtes ornées de croisillons, des fenêtres et rosaces garnies de vitraux, des chapelles latérales côté sud, une forte tour clocher, cloître, réfectoir voûté et tous bâtiments complétant l'ensemble. Elle présentait tous les caractères de ces temps là, soit le style gothique du début du 13è avec croisées d'ogives, chapiteaux à crochets et portail historié.
Après diverses périodes de fortune et de vicissitudes, au 17è siècle Hyverneau était à moitié en ruine et presque désertée.
Source : Annuaire officiel 2000 de Lésigny distribué gracieusement par la commune.
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